L’instrumentalisation des exceptions dans les ordres sociaux et politiques:
le cas de la Russie et des autres pays
Ce projet vise à analyser comment l’idéologie de l’exceptionnalité et l’usage des exceptions en tant qu’instrument politique stratégique, capable de changer irréversiblement les normes ou de les plonger dans le désarroi, ont progressivement transformé les ordres sociaux russes depuis les années 2000. Cela aboutit à une situation de facto d’état d’urgence, renforcée par l’invasion de l’Ukraine.
La politique russe contemporaine est essentiellement une politique des exceptions. L’invasion de l’Ukraine par la Russie n’a pas seulement créé une situation d’urgence: cette évolution n’est qu’une partie d’une stratégie plus large qui s’est progressivement enracinée en Russie depuis les années 2000. Cette stratégie, qui défie toute tentative de normalisation à long terme (et donc tout ordre normatif), se manifeste par des décisions politiques au niveau international et national, y compris la politique sociale et culturelle, l’élaboration de lois et les plans pour une percée (bio)technologique. Après février 2022, l’idéologie de l’exceptionnalisme et ses éléments spécifiques - le pseudo-conservatisme, qui est un ensemble de principes flous (servant de toile de fond à des décisions tactiques rapidement changeantes), l’idée d’une science souveraine et la rhétorique de l’isolationnisme - sont finalement devenus le fondement des décisions politiques situationnelles du gouvernement russe. L’étude de ce processus peut nous permettre de comprendre les principes fondamentaux de la politique russe contemporaine: son décisionnisme militant, ses fondements pseudo-historiques, son aversion pour le bien commun, la satisfaction des intérêts momentanés des acteurs politiques, etc.

Les pratiques politiques et juridiques russes basées sur l’idée de la primauté des exceptions seront au cœur de l’analyse, ainsi que des cas et des débats concrets, notamment des publications dans des revues académiques, des médias et des réseaux sociaux. L’objectif théorique à long terme du projet est de reconstruire le développement du concept d’exception, d'examiner sa relation avec d'autres concepts (tels que l’“exceptionnalité”, l’“unicité” et l’“exclusion”), et, enfin, de créer une théorie structurée et nuancée des exceptions. Le projet est ouvert à une collaboration interdisciplinaire avec des chercheurs spécialisés en histoire du droit, bioéthique, sociologie, psychologie, économie et théorie politique.
La politique russe contemporaine est essentiellement une politique des exceptions. L’invasion de l’Ukraine par la Russie n’a pas seulement créé une situation d’urgence: cette évolution n’est qu’une partie d’une stratégie plus large qui s’est progressivement enracinée en Russie depuis les années 2000. Cette stratégie, qui défie toute tentative de normalisation à long terme (et donc tout ordre normatif), se manifeste par des décisions politiques au niveau international et national, y compris la politique sociale et culturelle, l’élaboration de lois et les plans pour une percée (bio)technologique. Après février 2022, l’idéologie de l’exceptionnalisme et ses éléments spécifiques - le pseudo-conservatisme, qui est un ensemble de principes flous (servant de toile de fond à des décisions tactiques rapidement changeantes), l’idée d’une science souveraine et la rhétorique de l’isolationnisme - sont finalement devenus le fondement des décisions politiques situationnelles du gouvernement russe. L’étude de ce processus peut nous permettre de comprendre les principes fondamentaux de la politique russe contemporaine: son décisionnisme militant, ses fondements pseudo-historiques, son aversion pour le bien commun, la satisfaction des intérêts momentanés des acteurs politiques, etc.

Les pratiques politiques et juridiques russes basées sur l’idée de la primauté des exceptions seront au cœur de l’analyse, ainsi que des cas et des débats concrets, notamment des publications dans des revues académiques, des médias et des réseaux sociaux. L’objectif théorique à long terme du projet est de reconstruire le développement du concept d’exception, d'examiner sa relation avec d'autres concepts (tels que l’“exceptionnalité”, l’“unicité” et l’“exclusion”), et, enfin, de créer une théorie structurée et nuancée des exceptions. Le projet est ouvert à une collaboration interdisciplinaire avec des chercheurs spécialisés en histoire du droit, bioéthique, sociologie, psychologie, économie et théorie politique.